Andrew Taylor Still, le fondateur de l’ostéopathie n’enseignait pas de techniques mais uniquement des principes. Principes que ses étudiants devaient être ensuite capables de mettre en œuvre à travers leur diagnostic et l’application des techniques de correction. Le diagnostic et les techniques différaient bien évidemment en fonction des patients qui se présentaient au dispensaire.
Fort de ces principes, William Garner Sutherland, élève de Still, appliqua les principes « stilliens » au crâne et jette ainsi les bases de l’ostéopathie dite « crânienne ». Elle n’est que l’application des principes du fondateur de l’ostéopathie au crâne, et non une ostéopathie différente, spéciale.
L’ostéopathie que nous ont léguée Still, Sutherland et tous ceux qui les suivirent, se compose aujourd’hui de trois approches principales :
- L’approche biomécanique : c’est la plus connue historiquement et la plus pratiquée de nos jours. Elle consiste à appliquer une force correctrice directe sur la structure anatomique en perte de mobilité.
L’exemple peut être le plus éloquent est la technique dite HVBA (haute vélocité basse amplitude) où le praticien réalise un geste rapide et précis, qui produit souvent (mais pas obligatoirement) un petit bruit articulaire. C’est un moyen de « supprimer » la dysfonction par une correction très localisée. Appliqué souvent au niveau de la colonne vertébrale, cette approche a dés 1946 fait le succès des premiers ostéopathes installés à Paris. Malheureusement, souvent la seule approche enseignée au départ et appliquée de manière exclusive et systématique sur toutes les pertes de mobilité vertébrale (sans tenir compte des dysfonctions cranio-sacrées ou viscérales), elle donna une vision réductrice de ce qu’était réellement l’ostéopathie.
- L’approche biocinétique : également beaucoup pratiquée, cette approche consiste à utiliser les forces présentes au sein des tissus du patient, afin de les aider à se corriger. Ce sont les techniques dites fonctionnelles, indirectes.
Les techniques fasciales en sont le meilleur exemple. Elles consistent à prendre contact avec les tissus du patient et à partir d’appuis savamment dosés, de permettre aux tissus d’afficher leur sens de mobilité préférentielle (qui est le sens de la dysfonction ostéopathique et le sens du plus grand confort) jusqu’à un point d’équilibre. A ce point d’équilibre ou « Still point », vont se produire des changements dans les tissus qui vont précéder le retour du mouvement dans l’autre sens, le sens contro-lésionnel, c’est à dire la restauration de la mobilité qui était perdue. Par analogie, c’est un peu comme si on « effaçait » la dysfonction, en rendant aux tissus dans lesquels elle était inscrite, leur mobilité.
- L’approche biodynamique : encore un peu confidentielle, cette approche est pourtant très conceptuelle, mais nécessite encore plus d’attention de la part du praticien. Elle utilise les forces présentes dans l’ensemble du monde vivant, mais aussi au sein du patient, pour corriger les dysfonctions.
Le contact est encore plus doux (« ...aussi léger qu’un oiseau sur une branche... » aimait dire Sutherland) que dans l’approche précédente.
Pour simplifier, le principe utilisé dans cette approche est de reconnecter chaque tissu, chaque structure... avec les forces qui furent impliquées lors de leur propre développement embryologique. Pour utiliser une image analogique, c’est un moyen de réinitialiser au mieux le « système- corps », comme nous le trouvons en informatique en utilisant la fonction « reset ». Un retour vers l’Origine en quelque sorte. C’est le traitement le plus profond et le plus complet en ostéopathie.
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